Julio Le Parc
Julio Le Parc, né en 1928 en Argentine, est un personnage emblématique de l’histoire de l’art.
Précurseur de l’art cinétique et de l’Op Art, il est membre fondateur du G.R.A.V. (Groupe de Recherche d’Art Visuel) avec Horacio Garcia Rossi, Francisco Sobrino, François Morellet, Joël Stein et Jean-Pierre Vasarely (Yvaral). Lauréat du grand prix international de peinture de la biennale de Venise en 1966, il restera un artiste engagé toute sa vie. Défenseur des droits de l’Homme, il lutta contre les dictatures d’Amérique Latine. Il fut expulsé de France en mai 1968 pour sa participation à l’atelier populaire et ses manifestations contre les institutions. Personnalité entière, il refusa en 1972 une rétrospective au musée d’Art moderne de la Ville de Paris en la jouant à pile ou face. Il est finalement naturalisé français dans les années 1980 où il vit et travaille.
Depuis 1959, Le Parc poursuit sa propre voie en appliquant des principes rigoureux à ses peintures, que ce soit pour explorer l’utilisation d'échelles de couleurs ou de combinaisons infinies. À partir de 1960, Le Parc a produit des peintures fondées sur des systèmes d’organisation des surfaces, des corrélations de formes, ainsi que des reliefs vibratoires et des installations immersives. Il s’est depuis longtemps intéressé à la participation du public et à l’instabilité de la perception, ouvrant la voie à d’importants travaux autour de la lumière et du mouvement en art. Le Parc s’intéresse à la relation entre l'œuvre d’art et le spectateur, le visiteur n’étant plus un observateur passif et indépendant, mais le participant actif à une expérience interactive.
En 2022, il conçoit pour MiniMasterpiece la manchette gravée Teabrazo en retravaillant le motif de La Longue Marche - son oeuvre monumentale de 1974. La liaison fluide et continue des formes dans La Longue Marche suggère l'idée d'une progression dynamique. L'œuvre pourrait se poursuivre à l'infini, dans l'espace et dans le temps. Cela fait écho à la vie de Le Parc, lorsque jeune homme il fuit la dictature argentine et entame ce long parcours de réfugié qui le mènera en France. Dans le bijou de 2022, les couleurs sont remplacées par la gravure profonde de l’argent massif. Les lignes multiples jouent entre elles au travers d’un sillon profond de la matière et deviennent blanches par contraste avec le poli miroir de la surface du bracelet.